Communique de
presse Pour diffusion immédiate
Conversations interculturelles –
Intercultural Conversations
Encourager le dialogue théâtral entre les diverses communautés culturelles de Montréal
Ensemble, la Fondation Cole et des compagnies de théâtre
montréalaises dénoncent la Charte des
valeurs québécoises
valeurs québécoises
Seize compagnies montréalaises reçoivent des subventions vitales pour
financer leurs prochaines saisons
MONTRÉAL, février
2014 – La Fondation
Cole est heureuse de dévoiler les récipiendaires des plus récentes
subventions du programme Conversations interculturelles – Intercultural
Conversations. Ce programme a été crée pour favoriser une meilleure compréhension
de la mosaïque culturelle montréalaise à travers la présentation de pièces de théâtre
professionnelles mettant en scène les communautés culturelles et leurs
histoires. Selon le président et chef du conseil de la Fondation Cole, Barry
Cole, « la présentation de pièces de théâtre en français et en anglais, fondées
sur le dialogue des cultures, favorise une plus grande harmonie sociale entre
les communautés culturelles de Montréal. » Des subventions totalisant 250 150 $
ont été remises à des compagnies de théâtre professionnelles de la métropole
pour les saisons 2014 à 2016.
Cette année, la Fondation Cole a reçu
40 demandes de 27 compagnies, dont 10 de langue anglaise et 17 de langue
française. La Fondation a eu le plaisir de recevoir, pour la première fois,
deux demandes de compagnies théâtrales des Premières Nations. Des compagnies spécialisées
dans le théâtre jeunesse ont également soumis leur candidature. Au total, la
Fondation a reçu 7 demandes pour une subvention de création, 3 pour une
subvention de traduction et 30 pour une subvention de production. Un panel de
professionnels montréalais du théâtre s’est prononce sur le choix des récipiendaires.
Pour souligner le succès du programme, le conseil d’administration de la
Fondation Cole a augmente de 50 000 $ le financement destine aux meilleures
productions cette année.
La Fondation Cole
et des compagnies de théâtre montréalaises se prononcent sur la Charte des
valeurs québécoises
Le programme Conversations
interculturelles – Intercultural Conversations a été crée pour promouvoir
les rapprochements entre les cultures qui favorisent une meilleure compréhension
et une plus grande tolérance de nos réalités sociales et culturelles. Le
catalyseur du programme est la commission Bouchard-Taylor, qui a mis de l’avant
la diversité culturelle de Montréal et la nécessite d’accroître le dialogue
entre les communautés culturelles et les communautés francophones et
anglophones du Québec. C’est pourquoi la Fondation a profondément à cœur le débat
qui entoure le projet de loi 60 et la proposition d’une Charte des valeurs québécoises.
Barry Cole estime qu’il n’y a aucun problème ni « crise » à résoudre, puisque «
la séparation de l’Église et de l’État, de même que l’égalité entre les hommes
et les femmes, sont déjà protégées par les chartes québécoise et canadienne des
droits et libertés. Les mesures qui soulignent négativement les différences
culturelles et qui excluent les minorités ne sont d’aucune utilité, poursuit-il
; bien au contraire, elles sèment la division et l’aliénation sociale au lieu
de favoriser la cohésion au sein de la société. » La Fondation Cole aborde ces
enjeux par l’entremise des arts, du théâtre et de la littérature afin d’élargir
les horizons socioculturels de tous les citoyens d’une manière respectueuse qui
ne cherche pas la discorde. Au cours des 6 dernières années, la Fondation a appuyé
financièrement la création de 21 pièces, la traduction de 30 pièces et la
production de 62 pièces, en plus de la mise en place de 5 ateliers
dramaturgiques. Certaines de ces productions ont fait escale un peu partout au Québec,
dans d’autres provinces canadiennes ainsi qu’aux États-Unis, en Europe et en Amérique
du Sud. « Le projet de loi 60, ajoute Barry Cole, va directement à l’encontre
de l’harmonie sociale et culturelle que nous prônons par l’entremise du
programme et des efforts déployés par les compagnies théâtrales pour ouvrir le
dialogue au sein du public. »
La Charte des valeurs est un sujet qui
mobilise l’opinion des compagnies de théâtre montréalaises. Dean Fleming, directeur
artistique de Géorgie Production, a réagi vivement au projet : « La
Charte suscite de si fortes réactions ici, à Géorgie, que nous avons décide d’y
consacrer toute notre saison 2014-2015. Celle-ci sera vouée aux thèmes du
racisme, de la différence et de la tolérance (ou de l’intolérance). Le climat
engendre par la Charte est difficile à comprendre pour bien des jeunes.
Plusieurs générations d’enfants ont grandi dans un contexte ouvert à la diversité.
Il est inquiétant de constater que non seulement la Charte interfère avec cela,
mais qu’elle s’y oppose activement. »
Julie Tamiko
Manning à lance le Projet
Tashme dans l’espoir d’apaiser les humiliations infligees à plusieurs générations
de Canadiens d’origine japonaise à la suite des mesures gouvernementales qui
ont prive injustement leurs grands-parents et arrière-grands-parents de leurs
droits fondamentaux. Pour elle, il n’est pas difficile d’entrevoir des
similitudes entre la position du gouvernement québécois à l’égard de plusieurs communautés
religieuses en 2014 et celle du gouvernement fédéral et du gouvernement de la
Colombie-Britannique à l’endroit de la communauté canadienne d’ascendance
japonaise pendant la Deuxième Guerre mondiale. « Au même titre que le
gouvernement de la Colombie-Britannique s’est servi de l’attaque de Pearl Harbor
pour se débarrasser de son “problème japonais”, l’attentat
contre les tours jumelles sert aujourd’hui de prétexte au monde occidental pour
blâmer et ostraciser la communauté islamique. Le traitement subi par les
Canadiens d’origine japonaise en Colombie-Britannique pendant la Deuxième
Guerre mondiale est une forme institutionnalisée de racisme, maquillée en
mesure de sécurité nationale. Cela m’enrage de penser qu’un gouvernement puisse
convaincre ses citoyens d’endosser un projet de loi intolérant sur le plan
culturel, racial et religieux en l’édulcorant en « valeurs », sachant que cela
ne mènera pas à l’égalité, mais à l’intolérance, à la haine et à l’hystérie.
C’est déjà arrive par le passe. »
Rahul Varma, directeur
artistique de Teesri Duniya Théâtre, tire son mandat et sa pratique créative
du multiculturalisme et perçoit une richesse dans le respect des différences,
des particularités, des visions du monde et des convictions de chacun. Pour
lui, on n’atteindra la vraie égalité que lorsqu’on reconnaîtra les gens pour ce
qu’ils sont et qu’on privilégiera l’égalité des chances indépendamment de
l’apparence vestimentaire. « La présumée neutralité ou égalité défendue par la
Charte est une forme de discrimination masquée. Interdire l’expression
personnelle de la culture, de la religion et de la spiritualité dans les
institutions publiques, c’est empêcher les gens d’apprendre les uns des autres
et ouvrir la voie aux stéréotypes et à l’exclusion. Les minorités culturelles
ont choisi de s’établir au Québec parce qu’ils y voient une société égalitaire
ayant à cœur le respect mutuel. C’est en nous respectant les uns les autres –
non seulement pour notre humanité commune, mais aussi pour notre unicité – que
nous parviendrons à bâtir une société saine, forte et créative. »
Compagnies récipiendaires d’une subvention
Seize compagnies théâtrales ont reçu
des subventions dans le cadre de la sixième édition de ce programme. Des subventions
de création ont été accordées aux compagnies suivantes : DynamO Théâtre –
Immigrant de l’intérieur de la troupe DynamO (également récipiendaire
d’une subvention de production) ; Freestanding Productions – Mr.
Vieira’s Radio de Johanna Nutter ; Géorgie Productions – Hannukwanzayulemas
de Marcus Youssef (également récipiendaire d’une subvention de production)
; et Ondinnok Productions – Terre de feu, ou un monde qui s’achève de
la troupe Ondinnok. Des subventions de production ont été remises aux
compagnies suivantes : Black Théâtre Workshop – Gas Girls de Donna-Michelle
St. Bernard ; Hôtel-Motel – Eden Motel de Philippe Ducros ; Imago
Théâtre – Random, de Debbie Tucker Green; Persephone Productions –
The Nisei & The Narnauks de Paul Van Dyck ; Orange Noyée – Trois
de Mani Soleymanlou ; Productions Onishka – Tribales de Véronique
Hebert ; Scapegoat Carnivale – Blind de Lindsay Wilson ; Talisman
Théâtre – Walk like an Egyptian de Mireille Tawfik (également récipiendaire
d’une subvention de traduction) ; Tashme Productions – The Tashme
Project : The Living Archives de Julie Tamiko Manning et Matt Miwa ; Teesri
Duniya Théâtre – State of Denial de Rahul Varma ; Théâtre Aux
Écuries – Moi et l’Autre de Talia Hallmona et Pascal Brullemans ; Théâtre
de Fortune – Radioscopie : Albert Camus de Jean-Marie Papapietro.
Les compagnies
théâtrales témoignent de l’importance des subventions pour la poursuite du
dialogue
« La bourse de la
Fondation Cole nous permettra notamment de réaliser une série d’ateliers de
recherche avec des comédiens et danseurs de différents horizons et cultures,
affirme Yves Sioui Durand, directeur artistique de Ondinnok
Productions. Ces espaces de parole et de création seront l’occasion
d’explorer un théâtre de masques contemporain qui mettra en scène les ancêtres
des participants en incluant les techniques du théâtre d’ombres et de
marionnettes. En tant qu’artistes des Premières Nations, la conversation
interculturelle fait donc partie intégrante de notre processus de recherche et
de création. » Mayi-Eder Inchauspé, directrice générale du Théâtre
aux Écuries, estime quant à elle que le soutien de la Fondation Cole
permettra la production du spectacle Moi et l’autre et la mise en place
d'activités de médiation culturelle qui initieront des élèves du secondaire à
un théâtre de création qui les concerne, qui aiguise leur sens critique, qui
favorise la discussion autour de l’art, de la culture et du thème de l'identité.
Pour sa part, Micheline Chevrier, directrice artistique d’Imago Théâtre,
affirme que « l’appui de la Fondation Cole est sans précédent dans le
milieu du théâtre professionnel montréalais. Il est tout à fait unique en
raison de l’importance des subventions octroyées, mais aussi de l’engagement
personnel de Barry Cole dans le milieu et de son authentique volonté de
favoriser les échanges interculturels à travers l’art. » Pierre Leclerc,
directeur général de DynamO Théâtre, se dit extrêmement honore du
soutien de la Fondation Cole pour le projet de création Immigrant de
l’intérieur. « En plus de contribuer au développement d’une nouvelle création,
cette aide financière facilitera la mise en place d’un important programme de médiation
théâtrale dans l’arrondissement Villeray – St-Michel – Parc-Extension,
poursuivant ainsi notre fructueuse collaboration auprès des jeunes de notre communauté
qui est d’une grande diversité culturelle. » La Fondation Cole finance également
la création d’une nouvelle pièce, Blind, par la compagnie Scapegoat
Carnivale Théâtre. Comme l’explique sa codirectrice artistique Allison
Darcy, « la dramaturge Lindsay Wilson a reçu une subvention de création
pour rédiger le texte et s’est envolée pour la Tanzanie pour y mener ses
recherches. Sans cet appui financier, il y aurait eu peu de chances que cette
production, comme tant d’autres à Montréal, puisse voir le jour. »
Le prochain concours de subventions est
ouvert aux spectacles des saisons 2015-2016 et 2016-2017 présentes après le 1er mars. La date
limite du septième concours est le 3 octobre 2014. Les compagnies de théâtre
qui souhaitent faire une demande de subvention peuvent télécharger les
formulaires sur le site de la Fondation à colefoundation.ca/fr/communauté/formulaire-de-candidature.
À propos de la
Fondation Cole
Établie à Montréal, la Fondation Cole
est une fondation familiale privée créée en 1980 par feu J. N. (Jack) Cole, un
homme d’affaires et philanthrope montréalais. La Fondation appuie la recherche
dans le domaine de l’hématologie-oncologie pédiatrique, en plus de gérer un
programme de soutien aux initiatives communautaires.
À propos de Barry
Cole, président et chef du conseil de la Fondation Cole
Barry Cole a poursuivi pendant 30 ans
une carrière dans la gestion des arts du spectacle, en particulier dans le
domaine de la musique classique. À titre de directeur du département des arts
de la scène de l’Université Queen’s, à Kingston (Ontario), il a mis sur pied un
programme culturel pour la Ville et le campus universitaire. Il a également
exerce les fonctions de responsable des subventions au sein du Service de la
musique du Conseil des arts du Canada, à Ottawa ; de directeur général de
l’Orchestre symphonique de Kitchener-Waterloo (Ontario) ; de directeur
administratif du Royal and McPherson Théâtres Society, à Victoria
(Colombie-Britannique) ; et de directeur du programme de théâtre du Centre
Saidye-Bronfman des arts de la scène (aujourd’hui le Centre Segal), à Montréal.
No comments:
Post a Comment