Monday 25 February 2019

LETTRE OUVERTE POUR DIFFUSION IMMÉDIATE


LE LUNDI 25 FÉVRIER 2019
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Quartier des spectacles : retrouver ensemble l’espace et l’équilibre
Jacques-André Dupont, Président-directeur général, Festival international de Jazz de
Montréal, Francos de Montréal et MONTRÉAL EN LUMIÈRE et huit autres signataires*
Tours à condos et à bureaux bâties et projetées, arrivée massive de nouveaux
restaurateurs et de commerçants, chantiers divers : il n’y a pas de doute, depuis qu’ils ont
été créés en 2009, le Quartier des spectacles et sa place des Festivals ont entraîné un
important développement au cœur de Montréal. Et c’est tant mieux !
Les dirigeants d’événements se réjouissent d’y avoir participé à leur manière, en mettant
de l’avant des rendez-vous fort populaires qui en sont devenus des produits d’appel. Ils
souhaitent que l’élan se poursuive et, pourquoi pas, qu’il s’inscrive sur les décennies à
venir, tout comme le souhaitent aussi diverses organisations partenaires qui ont à cœur
l’essor du tourisme et la croissance économique de notre ville.
Malheureusement, aujourd’hui, ils sont tous plutôt contraints de faire valoir ensemble la
contrepartie de cet essor fulgurant et de le constater froidement : l’avenir des festivals
avec un grand volet gratuit, dans ce quartier aménagé au coût de 200 millions $, est moins
assuré que jamais.
D’abord, d’un strict point de vue opérationnel, les multiples constructions y ont fait
disparaître les espaces vacants qui servaient autant pour déployer des scènes secondaires
qu’une nécessaire « arrière-scène ». À ces fins, l’espace maximal disponible aux festivals
est passé de 1 000 000 pi2 en 2007 à 500 000 pi2 l’été suivant, ce qui a déjà conduit,
heureusement, la Ville à chercher activement des solutions au problème.
Mais il y a pire, dans la mesure où c’est tout le modèle d’affaires des événements
présentant un important volet gratuit qui en est menacé. Par exemple, lors de son arrivée
dans le quartier en 1986 — aussi bien dire en plein désert alimentaire —, le Festival de
Jazz pouvait compter sur les revenus que lui procuraient les ventes de boissons,
d’aliments et de souvenirs pour financer en bonne partie les activités offertes
gratuitement aux festivaliers. Dans les faits, les revenus captés dans les kiosques officiels
du Festival étaient entièrement réinvestis dans l’événement lui-même, tout comme
l’étaient aussi les revenus essentiels de commandites et de subventions.
Depuis lors, l’équilibre n’existe plus. Les revenus de certains festivals sur le site extérieur
ont fondu de plus de la moitié avec l’arrivée de dizaines de restaurateurs et commerçants
qui, de bon droit, font des affaires d’or durant les événements. Et c’est tant mieux pour
l’urbanisme, l’économie et le dynamisme du quartier, de même que pour la Ville de
Montréal, qui en retire plus de recettes foncières, mais cela a un effet pervers de plus en
plus important.
LETTRE OUVERTE POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
LE LUNDI 25 FÉVRIER 2019
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Après avoir perdu l’essentiel de ses revenus sur le site au profit des restaurateurs et
commerçants environnants, le Festival de Jazz, par exemple, fait face à un manque à
gagner annuel de plusieurs millions de dollars, alors qu’il doit continuer d’assumer
l’entièreté des coûts qui sont, eux, sans cesse en croissance. Des coûts liés, bien sûr, à la
programmation, mais aussi à la technique et aux infrastructures d’accueil, à la sécurité, à
l’innovation et à tout ce qui est incontournable.
Les festivals du Quartier des spectacles sont, pour le moment, parmi les plus importants
au pays, voire au monde, et créent ensemble des retombées touristiques et économiques
qui dépassent les 100 M$ annuellement, tout en offrant aux citoyens un accès gratuit à
des événements, concerts et spectacles de qualité. Le tout génère aussi d’énormes
retombées pour les artistes, les artisans et les employés qui, chaque année, y sont
programmés ou qui y trouvent un emploi.
Aujourd’hui, le succès du Quartier des spectacles a créé un important déséquilibre, qui
met à risque des fleurons de notre métropole. C’est pourquoi nous lançons un appel
urgent à l’ensemble des décideurs publics et aux autres interlocuteurs de la communauté
d’affaires. En somme, à tous ceux qui ont à cœur l’image de Montréal, son
développement économique et touristique, les importantes retombées engendrées par
les festivals et événements — incluant sur les plans social et culturel — et le dynamisme
de son centre-ville.
* Signataires : Michel Leblanc, président et chef de la direction, Chambre de commerce du Montréal
métropolitain, Yves Lalumière, président-directeur général, Tourisme Montréal, Ève Paré, présidentedirectrice
générale, Association des hôtels du Grand Montréal, Jacques Primeau, Président du Conseil du
Partenariat du Quartier des spectacles, Martin Roy, président-directeur général, Regroupement des
événements majeurs internationaux (RÉMI), Festival Mode & Design, Montréal complétement Cirque, Juste
pour rire, Festival International Nuits D’Afrique.
Pour plus d’informations :
PHILIP VANDEN BRANDE | Gestionnaire principal, relations publiques et relations médias, L’Équipe Spectra
T. 514 925 2005 | pvandenbrande@equipespectra.ca

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